Le peuple immense de ceux qui T’ont cherché

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Here (once again) is the homily I preached in French six years ago at the Monastère Saint-Benoît in Nans-sous-Sainte-Anne, France. Richard Chonak’s fine translation follows. Thank you, Richard.

« Voici le peuple immense de ceux qui t’ont cherché ».
Oui, Seigneur Jésus, tous ils ont cherché ton Visage.
Tous, ils ont pris à cœur cette parole
que ton Esprit Saint a fait chanter le roi prophète :
« Mon cœur t’a déclaré : je cherche le Seigneur. . .
c’est ta Face, Seigneur, que je rechercherai.
Ne détourne pas de moi ton Visage » (Ps 26, 8-9).
Tous, ils sont devenus miroirs vivants de ta Sainte Face,
selon ce que dit ton Apôtre :
« Et nous tous qui, le visage découvert,
réfléchissons comme en un miroir la gloire du Seigneur,
nous sommes transformés en cette même image,
toujours plus glorieuse,
comme il convient à l’action du Seigneur, qui est l’Esprit » (2 Cor 3, 18).
Seigneur Jésus, la beauté de la gloire de tes saints nous ravit
parce qu’elle est le reflet sur leurs visages de la beauté de la gloire de ta Face !
Aujourd’hui tu nous révèles,
aujourd’hui tu nous redis le secret de toute sainteté :
la recherche de ta Face.
À quiconque cherche ta Face, Seigneur Jésus, tu la révèles,
et celui à qui tu révèles ta Face ne peut que l’adorer.
Cette adoration de ta Sainte Face est transformante,
C’est toujours le roi prophète qui nous donne de chanter chaque nuit :
« Sur nous s’est imprimé, Seigneur, la lumière de ta Face » (Ps 4, 7).
Parmi tous ces visages illuminés par la beauté de ta Face,
il y a un visage qui rayonne d’une splendeur qui fait pâlir le soleil.
C’est le visage de ta Mère, la toute belle, la toute pure.
Tu es toute belle, ô Marie, car sur ton visage nous voyons
le reflet éblouissant de Celui
qui est « le resplendissement de la gloire du Père
et l’effigie de sa substance » (Hb 1, 3).
Toi, la reine de tous les saints,
tu es le signe grandiose qui apparaît dans le ciel :
la Femme revêtue du soleil,
ayant la lune sous ses pieds,
et portant une couronne sertie de douze étoiles.
Je dois vous avouer, chères sœurs,
que dès que nous avons chanté l’antienne du Magnificat aux premières vêpres,
j’ai compris que la foi d’Abraham restait, en quelque sorte, inachevée,
tant qu’elle n’a pas trouvé en Marie sa plénitude.
Les fils et les filles d’Abraham, plus nombreux que les étoiles du ciel,
sont tous sans exception aucune, fils et filles de Marie,
de celle qui a cru « en l’accomplissement de ce qui lui fut dit
de la part du Seigneur » (Lc 1, 45).
C’est Marie qui entraîne tous les saints dans le chant qui, un jour,
déborda de son Cœur immaculé :
« Le Puissant a fait pour moi des merveilles » (Lc 1, 49).
Voici le chant de tous les saints.
Chacun le reçoit des lèvres de Marie pour le reprendre à son tour »
chacun avec sa voix, chacun avec son accent,
chacun avec la mélodie que lui inspire le Saint-Esprit.
C’est cela ce grand bruit qui remplit le ciel ;
c’est le chant de Marie repris par le chœur des saints.
Et qui sont ces saints, tous enfants de Marie ?
Ils sont les bienheureux de l’évangile que vous venez d’entendre.
À chacun des béatitudes correspond cette parole de Jésus crucifié,
ce testament d’amour confié au disciple bien-aimé : « Voici ta Mère » (Jn 19, 27).
Il me faut donc dire :
Vous, les pauvres de cœur, voici votre Mère,
la Vierge des pauvres telle qu’elle s’est manifestée à Banneux,
la Reine des anawim, de ceux qui attendent tout de Dieu.
Vous, les doux, voici votre Mère,
Marie, la bonne agnelle,
celle dont la mansuétude dépasse celle du roi David,
celle dont a douceur apaise tous nos conflits et calme toutes nos tempêtes.
Vous qui pleurez, voici votre Mère,
celle que l’Église, riche de l’expérience de deux millénaires,
appelle Consolatrix Afflictorum, la Consolatrice des Affligés.
Vous qui avez faim et soif de la justice, voici votre Mère,
la Mère de l’Eucharistie,
celle qui a donné de son corps et de son sang
pour que, de son sein virginal, fécondé par la puissance du Saint Esprit,
soient offerts au monde entier le Corps et le Sang du Christ
pour vous rassasier.
Vous les miséricordieux, voici votre Mère,
celle que l’Église, dans ce chant sublime qui s’élève des monastères de par le monde entier tous les soirs, appelle Mater misericordiae.
Marie ne s’effraie point à la vue de vos misères.
Elle les prend toutes dans son Cœur pour les tremper
dans l’huile et dans le vin du Saint Esprit.
Vous les cœurs purs, voici votre Mère,
l’Immaculée, la toute belle, celle qui opère dans le cœur dans pécheurs
des merveilles de pureté et de candeur.
Vous les artisans de paix, voici votre Mère, Regina pacis,
celle qui n’a jamais oublié le chant angélique qui a fait tressaillir les étoiles
en la nuit où elle a mis au monde le Prince de la Paix :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre
aux hommes qu’il aime » (Lc 2, 14).
Vous les persécutés pour la justice, voici votre Mère,
la Regina Martyrum, celle dont l’âme fut transpercée d’un glaive de douleur.
Elle s’est tenue debout près de la croix de son Fils.
Elle a sondé toutes les amertumes et,
avec son Enfant crucifié, a bu le calice que le Père leur avait présenté.
Vous les insultés et les calomniés, voici votre Mère,
celle qui, rayonnante d’amour et de vérité, éclairera tous vos chemins.
C’est elle qui soutient les martyrs.
Rien de ce que vous souffrez ne lui est étranger.
Vous qui êtes dans la joie,
vous qui jubilez d’allégresse, voici votre Mère,
la Causa nostrae laetitiae.
Votre joie est la sienne, et sa joie à elle,
elle la déverse à flots dans les cœurs de tous les saints
jusque dans les siècles des siècles.
Sainte Marie, Mère et Reine de tous les saints,
nous voulons, comme l’apôtre Jean,
te prendre dès maintenant chez nous,
pour que tu nous apprennes les béatitudes
dont tu es l’icône parfaite.
Fais nous goûter au bonheur de tous les saints.
Et maintenant, accompagne-nous à l’autel du Saint Sacrifice.
Un jour, nous l’espérons fermement,
tu seras là pour nous accueillir au banquet qui déjà nous est préparé au ciel,
celui des Noces de l’Agneau.
Amen.


“Lord, this is the people that longs to see your face.”
Yes, Lord Jesus, they all came to seek your face.
They all took to heart this word which your Holy Spirit made King David the prophet sing:
“My heart has said: I seek the Lord; it is your face, O Lord, that I shall seek. Turn not your face from me.” (Ps 27: 8-9)
They all became living mirrors of your Holy Face, as your Apostle says:
“And we all who, with faces unveiled, reflect the glory of the Lord as in a mirror, are transformed into his very image, ever more glorious, as befits the work of the Lord who is the Spirit.” (2 Cor 3: 18).
Lord Jesus, the beauty of the glory of your saints ravishes us because it is the reflection on their faces of the beauty of the glory of your Face!
Today you reveal to us,
today you tell us again the secret of all sanctity:
to seek your face.
To anyone who seeks your face,
Lord Jesus, you reveal it,
and he to whom you reveal your face can only adore it.
This adoration of your Holy Face is transforming;
it is again the prophet-king who gives us the words to sing each night:
“Let the light of your face shine on us, O Lord.”
(Ps 4, 7).
Among all these faces illumined by the beauty of your Face, there is one countenance radiant with a splendor that makes the sun pale.
It is the face of your Mother, the all-beautiful, the all-pure.
You are all beautiful, O Mary, for in your face we see the radiant reflection of Him who is “the brightness of the Father’s glory and the image of his being” (Heb 1:3).
You, the queen of all the saints, you are the great sign that appeared in the heavens:
the Woman clothed with the sun,
having the moon beneath her feet,
and bearing a crown with twelve stars.
I must say to you, dear sisters, that since we sang the antiphon of the Magnificat at first Vespers, I have understood that the faith of Abraham remained, in a sense, unfulfilled, inasmuch as it had not yet found its fullness in Mary.
The sons and daughters of Abraham, more countless than the stars of heaven, are all without any exception, sons and daughters of Mary, of her who believed “that the word of the Lord to her would be fulfilled.” (Luke 1:45).
It is Mary who leads all the saints in the song that once poured out of her immaculate Heart: “The Almighty has done great things for me” (Lk 1:49).
This is the song of all the saints.
Each one receives it from the lips of Mary, to take it up in his own turn,
each with his own voice, each with his own accent,
each with the melody which the Holy Spirit inspires in him.
That is the great sound that fills Heaven:
it is the song of Mary, taken up by the choir of the saints.
And who are these saints, all children of Mary?
They are the ones blessed by the gospel which you just heard.
This word of Jesus crucified fits with each of the beatitudes: “Behold your Mother” (Jn 19:27), the testament of love entrusted to his beloved disciple.
So I should say:
You poor of heart, behold your Mother,
the Virgin of the poor as she appeared at Banneux,
the Queen of the anawim, of those who depend on God for everything.
You meek, behold your Mother,
Mary, the good shepherdess,
whose care surpasses that of David,
whose gentleness brings peace to our conflicts and calms all our tempests.
You who weep, behold your Mother,
whom the Church, rich in the experience of two millennia,
called Consolatrix Afflictorum, the Consoler of the Afflicted.
You who hunger and thirst for justice, behold your Mother,
the Mother of the Eucharist,
who gave of her own body and blood
so that, from her virginal womb, made fruitful by the power of the Holy Spirit,
the Body and the Blood of Christ would be offered to the whole world
to satisfy you.
You merciful, behold your Mother,
whom the Church, in that sublime song that rises from monasteries through the entire world each evening, calls Mater misericordiae.
Mary is not frightened at all at the sight of your sufferings.
She takes them all into her Heart to wash them
in the oil and wine of the Holy Spirit.
You pure of heart, behold your Mother,
Immaculate, all-beautiful, who works marvels in the hearts of sinners, marvels of purity and openness.
You peacemakers, behold your Mother, Regina pacis,
who has never forgotten the angels’ song that traversed the stars on the night when she brought into the world the Prince of Peace:
“Glory to God in the highest heavens, and peace on earth to the people he loves.” (Lk 2:14)
You persecuted for righteousness, behold your Mother, the Regina Martyrum, whose soul was transpierced by a blade of sorrow.
She remained standing by the cross of her Son.
She experienced all its bitterness and, with her crucified Son, drank the chalice which the Father had presented to her.
You who are insulted and slandered, behold your Mother who, radiant with love and truth, will enlighten all your ways.
It is she who sustains the martyrs.
Nothing of what you suffer is foreign to her.
You who rejoice and are glad, behold your Mother,
the Causa nostrae laetitiae.
Your joy is hers, and into the hearts of all the saints she pours her own joy,
unto ages of ages.
Holy Mary, Mother and Queen of all the saints,
we desire, like the apostle John,
to bring you into our homes from this day forward,
so that you may teach us the beatitudes
of which you are the perfect icon.
Make us taste the happiness of all the saints.
And now, accompany us to the altar of the Holy Sacrifice.
One day, we firmly hope,
you will be there to receive us at the banquet which is already prepared for us in Heaven,
the wedding banquet of the Lamb.
Amen.

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